Recette de l'atelier "Co-construire des projets : ensemble, pour aller plus loin !"

[Cet article a été rédigé par Marine Guyard, Cheffe de projet animation territoriale au Forum départemental des Sciences.]

Chaque année, Ombelliscience organise les Rencontres Sciences Innovations Société, animant ainsi le réseau de CSTI des Hauts-de-France et favorisant la rencontre entre professionnels.

Lors de la quatrième édition, le 19 mars 2024, à l’Institut des Mobilités et des Transports Durables à Famars, des visites, des restitutions d’étude et des ateliers ont été proposés aux 125 participants.

L’atelier « Ensemble, on va plus loin. Co-construire, partager, apprendre ensemble », animé par Marine Guyard, Cheffe de projet animation territoriale au Forum départemental des Sciences, et par Michel Taeckens, Délégué général de Proscitec, a rassemblé une trentaine d’actrices et acteurs de la diffusion de la culture scientifique dans les Hauts-de-France.

Le comité de programmation de la rencontre a trouvé nécessaire de proposer cet exercice de mise en situation en raison de l’hétérogénéité du secteur de la culture scientifique et technique. En effet, à l’échelle régionale, les structures et les professionnels impliqués dans le partage des sciences sont très divers et n’ont pas tous les mêmes atouts, les mêmes visions des sciences et techniques. De même, les contraintes – qu’elles soient techniques, socioculturelles ou économiques – peuvent différer, tout comme les modalités de travail.

Cette diversité apparaît dans les projets locaux de partage des sciences – tels que les projets Fête de la science – et peut relever du défi pour le collectif. Il était donc intéressant de se poser cette question « Comment travailler ensemble par-delà nos différences ? ». Tel était l’objet de cet atelier pour lequel la consigne - « Organiser une projection et une table ronde sur les mobilités douces » - n’était qu’un prétexte à la réflexion…

UN ATELIER POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE

Issus de domaines très variés, les participants ont été répartis dans 4 groupes, préalablement constitués, de 6 à 8 personnes. Le groupe 1, par exemple, rassemblait une personne issue du milieu de la recherche, une du patrimoine, une de la culture et de l’enseignement, une du milieu socio-culturel et trois issus du domaine de la médiation et de l’animation dans l’environnement. Autre exemple, le groupe 3 rassemblait une personne issue du milieu de l’éducation populaire, une du patrimoine, deux de la recherche et deux de la médiation dans la culture scientifique.

Leur objectif : mettre en place, en équipe, une soirée débat sur le thème de la mobilité douce en ville (projection d’un film et table ronde). Quatre grandes phases de travail avaient été définies par les organisateurs : 1 : S’organiser ; 2 : Concevoir et Animer ; 3 : Communiquer et diffuser ; 4 : Evaluer. Il était attendu que chacun, au sein de son groupe, s’interroge sur ces étapes de travail, exprimant ainsi comment il vit cette expérience, comment et pourquoi il a des choses à y apporter.

Pour faciliter la compréhension de la consigne et pour ne pas s’en écarter, chaque groupe avait sous la main une fiche listant des questions d’orientation : Comment trouvez-vous votre place au sein du groupe ? Comment gérez-vous vos différences (vocabulaire, formation initiale, lieu d’exercice…) ? Quels sont les points de vigilance ? Quels sont les éléments d’échec et de réussite ?

10 minutes ont été nécessaires aux animateurs pour présenter les attendus de l’atelier et donner quelques conseils : commencer par un tour de table, prévoir un secrétaire et un rapporteur... L’atelier en lui-même a duré 50 minutes. Il a été suivi d’une restitution au cours de laquelle les groupes ont disposé de 5 minutes chacun pour parler des points qui leur semblaient les plus importants à partager avec les autres.

« CHACUN PEUT AMENER QUELQUE CHOSE »

Ces retours ont été nombreux et constructifs. Tout d’abord, les groupes ont souligné l’importance de laisser le temps à chaque personne de se présenter, cela facilitant l’intégration de tous et le repérage des atouts mais aussi des faiblesses. Ainsi, la phase « S’organiser » est celle qui a mobilisé le plus de temps aux différentes équipes ! Avis unanimement partagé ! A la question « A-t-on besoin de tout le monde à toutes les étapes ? », nous avons pu entendre : « Je ne me vois pas louper une étape de travail ! », « Tout le monde peut amener quelque chose », « Moi, je me sens mieux dans la partie animation… », « J’aime écouter puis rebondir sur quelque chose que je connais où dont j’ai l’expérience » mais aussi « Il y a peut-être un chef d’orchestre à nommer pour mettre tout cela en musique ! ».

« JE M’EXPRIME PEUT-ÊTRE TRES MAL »

Cette étape cruciale a permis à tous de poser les balises d’un travail d’équipe bienveillant et respectueux des compétences de chacun : chaque personne apportant ainsi sa pierre à l’édifice, d’une manière ou d’une autre, en ayant conscience que toutes les contributions ne sont pas et ne peuvent pas être de même ampleur.

La notion de rétro planning a quelque fois fait débat - « Je m’exprime peut-être très mal », « on a les mêmes problématiques mais on ne les dit pas avec les mêmes mots », « J’entends bien mais… », « Il y a une différence de conception » - mais n’a pas empêché les groupes d’avancer et de traiter d’autres points d’organisation : la communication du groupe en interne, la création d’outils partagés… Il était important également que chacun s’entende sur la définition des étapes de travail. Des discussions ont par exemple eu lieu sur la différence entre « S’organiser » et « Concevoir ». Les avis ont également pu diverger sur des détails propres au contenu ou à la forme de l’événement à mettre en place.

QUE SOUHAITE-T-ON EVALUER ?

Si les phases d’animation et de diffusion n’ont pas posé de problème, la dernière phase consacrée à l’évaluation a, quant à elle, laissé les équipes dubitatives. Cette phase, restant floue, aurait mérité d’être abordée très vite, dès la première phase de travail afin d’anticiper davantage. Que souhaite-t-on évaluer ici ? La réception de la manifestation par les publics ? L’efficacité du travail en équipe ? A quoi peut servir cette évaluation ? A-t-on déjà mis en place les outils adéquats ? Toutes ces questions ont été partagées par les groupes et semblent nécessaires dès la mise en route du travail d’équipe, dès la phase d’organisation !

UNE BELLE EXPERIENCE

Pour terminer, tous ont pu conclure de l’intérêt de croiser les profils professionnels pour enrichir un projet. Une expérience qu’il serait intéressant de reproduire… Même s’ils soulignent que le manque de temps, les aléas organisationnels nous freinent parfois à amener des personnes supplémentaires à des équipes préétablies. Ils ont été nombreux à dire qu’ils avaient peu l’occasion de faire ce genre d’exercice : « Aujourd’hui, ça ne se passe pas comme ça : on se réunit qu’entre personnes qui se connaissent déjà ». Or, plusieurs ont acquiescé à cette parole « Comme il est plus riche de confronter ses idées avec des gens que l’on ne connaît pas ! ».

DOCUMENTS RESSOURCES

Si vous souhaitez reconstituer cet atelier, les supports suivants sont à disposition :

  • Une fiche détaillant le déroulement de l’atelier et les temps impartis
  • La fiche consigne, distribuée à chaque groupe
  • Elle reprend la consigne globale de l’atelier. Elle permet à chaque profil réuni autour de la table de s’identifier et de s’attribuer une lettre, reprise sur le document des étapes de travail. Cette fiche liste également quelques questions qui peuvent aider les participants.
  • Les 2 fiches étapes de travail, distribués à chaque groupe