Zeinab Daher : une voix de l’ULCO qui fait entendre la science !
Publié par Eric Fertein, le 24 mars 2025 87
Elle n’a eu besoin que de 180 secondes pour convaincre. Trois petites minutes qui ont suffi à propulser Zeinab Daher, doctorante à l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO), sur la deuxième marche du podium régional du concours Ma Thèse en 180 secondes. Parmi 30 doctorants venus de toute la région Hauts-de-France, elle s’est distinguée par la clarté de son discours, la pertinence de son sujet… et une passion contagieuse pour la recherche scientifique.
Un défi chronométré et de haut vol
C’est à Amiens, le 19 mars 2025, que la finale régionale du concours s’est tenue, devant un public composé de curieux, d’experts et de passionnés de science. Le principe ? Chaque doctorant dispose de 3 minutes pour expliquer son sujet de recherche de façon simple, ludique et convaincante.
Parmi les cinq représentants de l’ULCO, Zeinab est la seule à avoir su conquérir le jury jusqu’au podium final. Face à elle, des candidats des universités de Lille, d’Artois, de Picardie Jules Verne. Et pourtant, c’est bien son projet de capteurs chimiques innovants pour détecter les polluants dans l’eau qui a su retenir l’attention.
Un projet entre chimie, environnement et innovation
Doctorante au laboratoire LPCA (Physico-chimie de l’atmosphère), Zeinab Daher ne travaille pas sur un sujet anodin. Sa thèse, menée en cotutelle entre l’ULCO et l’Université Libanaise, s’attaque à une problématique environnementale majeure : la pollution de l’eau par les ions cuivre et nickel.
Son objectif ? Mettre au point des capteurs à base de verres chalcogénures capables de détecter ces métaux lourds de manière plus efficace et plus sensible. Une avancée prometteuse qui pourrait révolutionner les méthodes actuelles de surveillance de la qualité de l’eau.
« C’est un domaine de recherche très technique, mais qui a des applications concrètes et vitales. J’ai voulu le rendre accessible au grand public, car chacun est concerné par l’état de l’eau que nous consommons », explique-t-elle avec un sourire.
De la recherche à la scène : un exercice audacieux
Habituée aux laboratoires, Zeinab a dû troquer sa blouse blanche pour un micro. Car participer à “Ma thèse en 180 secondes”, c’est avant tout sortir de sa zone de confort. Écrire un texte, le mémoriser, le rythmer, le jouer presque… et embarquer l’auditoire dans un voyage scientifique.
« J’ai dû apprendre à synthétiser, à vulgariser, à faire passer un message clair sans perdre la rigueur scientifique. Ce n’est pas si simple, mais c’est passionnant », confie-t-elle.
Ce travail de médiation scientifique, elle l’avait déjà amorcé lors de la journée des doctorants du Pôle Mutations Technologiques et Environnementales à l'ULCO, où elle avait remporté le prix de vulgarisation. Une étape formatrice qui l’a bien préparée à cette aventure régionale.
Une fierté pour l’ULCO
C’est Éric Fertein, Chargé de Mission à la Diffusion de la Culture Scientifique de l’ULCO et représentant sa Présidence, qui a assisté à la finale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’université peut se réjouir de cette belle performance. « Zeinab a brillamment représenté notre établissement. Elle incarne à la fois l’excellence scientifique, l’engagement et la capacité à transmettre », souligne-t-il.
L’ULCO avait engagé cinq doctorants dans cette compétition, et tous ont montré un niveau remarquable. Mais la deuxième place de Zeinab, juste derrière la lauréate de l’Université de Picardie Jules Verne, vient couronner le travail de toute une équipe.
L'aventure ne fait que commencer
Même si seule la première place donne accès à la finale nationale, cette médaille d’argent marque une étape symbolique dans le parcours de Zeinab Daher. À l’image de ses capteurs qui traquent l’invisible, elle a su révéler une autre facette de la recherche : humaine, pédagogique, inspirante.
Et après ? Zeinab continue sa thèse, bien décidée à faire progresser la science… et à continuer à la partager. « Vulgariser, ce n’est pas simplifier à l’extrême, c’est inviter les gens à comprendre, à s’approprier les enjeux. Et c’est ça, pour moi, la vraie victoire. »