Y a-t-il de l’or dans les cours d'eau de la région Hauts-de-France ? Mythe et réalité ?
Publié par Laurent Mogard, le 22 avril 2025
Si le Massif armoricain, le Massif Central et les Pyrénées dominent l’orpaillage français, le Nord reste une zone méconnue. Entre cours d’eau cités dans les forums spécialisés et découvertes anecdotiques, la région suscite des interrogations. Peut-on réellement espérer trouver de l’or dans les cours d'eau des Hauts-de-France ?
Un contexte géologique peu favorable
Avant toute chose, il est essentiel de comprendre le lien étroit entre géologie et présence d’or. Les principales régions aurifères de France – comme les Pyrénées, le Massif central ou encore le Massif armoricain – partagent un point commun : elles reposent sur des structures géologiques anciennes, souvent d’âge paléozoïque. Ces terrains, plissés, métamorphisés et parfois volcaniques, ont subi des transformations profondes permettant la concentration de métaux précieux tels que l’or. Le site associatif Goldline Orpaillage explique justement en détail cet état de fait.

À l’inverse, la région des Hauts-de-France repose majoritairement sur des formations sédimentaires relativement jeunes, notamment du Crétacé et du Tertiaire. Elle ne présente pas de massifs anciens susceptibles d’abriter des gisements primaires d’or, c’est-à-dire des zones où l’or se serait formé dans la roche mère et non par accumulation secondaire.
En clair, les Hauts-de-France ne possèdent pas les conditions géologiques propices à une forte concentration naturelle d’or. Cette absence de "roche mère" aurifère limite fortement les espoirs d’y découvrir des quantités significatives de ce métal précieux.
Cours d’eau cités, mais sans preuves solides
Malgré ce constat géologique, certains cours d’eau traversant la région – ou situés à ses marges – sont parfois évoqués sur les forums spécialisés comme pouvant contenir de l’or. C’est notamment le cas de la Moselle ou du Rhin, cités sporadiquement par des amateurs d’orpaillage.
Cependant, ces mentions sont à prendre avec précaution. Il n’existe à ce jour aucune étude géologique sérieuse ni prélèvements validés indiquant la présence d’or libre en quantités exploitables dans ces rivières du Nord. Les alluvions de ces cours d’eau, bien que riches en matériaux sédimentaires, ne semblent pas contenir de particules d’or dans des concentrations notables. Cela ne signifie pas que quelques paillettes ne puissent être trouvées à l’occasion, mais ces découvertes relèvent davantage de l’anecdote que d’un réel dépôt aurifère.

Des témoignages et forums passionnés mais peu concluants
Le monde de l’orpaillage amateur est actif, notamment en ligne. Des plateformes comme Geoforum, regroupant passionnés de géologie et chasseurs de trésors, regorgent de discussions sur des zones "potentiellement intéressantes", y compris dans les Hauts-de-France.
Certaines discussions mentionnent par exemple des essais réalisés dans la vallée de la Scarpe ou autour de la Lys. Des orpailleurs y partagent leurs méthodes de prospection, leurs trouvailles (souvent inexistantes ou limitées à du quartz et des minéraux banals) et leurs espoirs d’une découverte inattendue.
Mais les retours sont presque systématiquement négatifs. Aucun orpaillage réalisé dans les Hauts-de-France, à ce jour, n’a permis de mettre en évidence une concentration aurifère exploitable, même à très petite échelle. Les chercheurs d'or amateurs évoquent surtout la pauvreté des alluvions récents et l’absence totale de gisements primaires identifiés.