Michele Friend met sa « boussole institutionnelle » au service des projets portant sur la conversion de la biomasse lancés dans le cadre du hub Planète de l’i-Site. L’objectif est d’avoir une évaluation holistique des procédés catalytiques chimiques et biologiques du futur et de leurs impacts sur l'économie, la société et l'environnement.  

Centrale Lille, établissement public d’enseignement supérieur, annonce que Michèle Friend, philosophe de la logique, des mathématiques, des sciences et de l’environnement, rejoint sur un poste CNRS l’équipe scientifique de l’Unité de Catalyse et Chimie du Solide (UCCS), dans le cadre du projet RECABIO lancé au sein du hub « Planète » de l’I-Site ULNE. Elle est canadienne, mais a travaillé aux Etats-Unis depuis 2001, à George Washington University.  Intégrée à l’équipe VAALBIO dirigée par Sébastien Paul, Professeurs des Universités et Directeur de la Valorisation et de l’Innovation de Centrale Lille, elle utilisera la « boussole institutionnelle » qu’elle a commencé à développer aux Etats-Unis, pour mener des évaluations holistiques des procédés catalytiques développés par le laboratoire.  

Cet outil d’aide à la décision multicritères prend en considération des données économiques, sociétales et environnementales. Il offre une évaluation à la fois quantitative et qualitative sur ces trois dimensions pour guider les décisions politiques vers un équilibre coordonné.  

Dans le cadre du hub "Planète" de l’I-Site ULNE, cette boussole sera utilisée pour évaluer les voies de recherche menées sur les procédés catalytiques chimiques et biologiques du futur convertissant la biomasse en biocarburants et produits d’intérêt à l’échelle industrielle. L’objectif est de détecter les régions les plus opportunes pour les différents procédés de conversion, chaque région présentant en effet un contexte économique, social et environnemental différent pour une éventuelle implantation industrielle.    

« Une telle évaluation est importante parce que les ressources de la terre sont limitées et que le jour du dépassement survient année après année de plus en plus tôt (exception faite de 2020). Les travaux scientifiques de Michèle Friend ont pour objectif de favoriser une relation plus harmonieuse avec les systèmes naturels de la planète. Concernant la conversion de la biomasse, chaque décision a des répercussions immédiates, mais aussi futures, au niveau local mais aussi à l’échelle de la planète et ceci sur les trois dimensions prises en compte par la boussole. L’analyse faite avec sa boussole nous donnera des clés de lecture pour déterminer quel procédé est le plus pertinent dans telle région à telle échelle et pour tel usage au regard de son impact environnemental, économique et sociétal », explique Sébastien Paul, en charge de l’équipe VAALBIO de l’UCCS.  

A terme, Michele Friend affiche son ambition de voir utiliser sa boussole institutionnelle pour toute décision politique prise à grande échelle, notamment dans la région des Hauts-de-France.

Michèle Friend a pris congé de son emploi à l’Université George Washington pour rejoindre l’équipe de l’UCCS début 2020. Elle travaille actuellement à la rédaction d’un ouvrage dédié à sa méthodologie et dont la parution est prévue en 2022.

À propos de Centrale Lille : 

Créé en 1854, Centrale Lille est un établissement public qui forme des ingénieurs et des chercheurs de haut niveau. Ses quatre écoles d’ingénieurs, l’École Centrale de Lille (ingénieur généraliste), l’ITEEM (ingénieur manager entrepreneur), l’IG2I (ingénieur pour les systèmes d’informations et les systèmes industriels innovants), et l’ENSCL (ingénieur chimiste) regroupent environ 2000 étudiants et sont aujourd’hui une référence dans le monde universitaire. Centrale Lille c’est aussi 16 parcours de masters dont 6 enseignés entièrement en anglais, deux doctorats, sept laboratoires de recherche, quatre laboratoires internationaux associés. Acteur majeur de l’enseignement supérieur et de la recherche, Centrale Lille est membre fondateur de l’I-Site Université Lille Nord-Europe.