Observer les éco-systèmes marins grâce à la technologie

Publié par Université de Picardie Jules Verne, le 17 juin 2024   560

L’océan fascine par sa grandeur, sa puissance et ses mystères : les baleines à bosse, les voiliers, le surf, les requins blancs et les poissons-clowns. L’océan, c’est l’aventure. 

Cependant, il renferme également des écosystèmes d’une grande richesse. L’océan abrite une multitude de formes de vie, des cycles complexes, des flux de matières, des micro-organismes, des végétaux marins comme le phytoplancton responsable d’une grande moitié de notre oxygène planétaire… Nous avons encore énormément de choses à découvrir. Les chercheurs naviguent entre toutes ces informations pour comprendre mais aussi prévenir et alerter les politiques afin de conserver ces écosystèmes essentiels à la vie sur Terre. 

Par exemple, nos côtes marines, en absorbant le dioxyde de carbone (CO2), sont considérées comme « les poumons bleus » de notre planète. Tout comme les forêts, les végétaux côtiers absorbent le CO2 grâce à la photosynthèse. C’est ce que nous appelons :  l’écosystème de carbone bleu. Ce système joue un rôle capital dans la régularisation du climat. 

Dans l’intention de mieux protéger ces poumons bleus, les chercheurs du Laboratoire d’Océanologie et de Géoscience (LOG) dans le nord de la France, ont entrepris d’analyser les eaux côtières et le rôle qu’elles peuvent avoir dans le carbone bleu. Pour cela, ils se concentrent sur les flux de CO2 dans ces eaux. Ce projet de recherche, financé par l’Agence Nationale de la Recherche et coordonné par Hubert Loisel, s’appelle CO2COAST. L’aspect innovant de projet est l’utilisation des données satellites. Ces satellites permettront d’estimer les flux de carbone à la surface de l’eau et cela à l’échelle globale. Actuellement, seules des bouées installées le long des côtes marines, récoltent des informations sur les flux de CO2. Les chercheurs du LOG observent donc les écosystèmes littoraux en temps réel depuis l’espace . 

Les méthodes de recherche du projet CO2COAST ne s’arrêtent pas là en termes de technologie. Les zones côtières subissent des pressions naturelles qui peuvent avoir un impact sur le fonctionnement des écosystèmes. En vue d’anticiper, les changements et les dérèglements différents algorithmes sont utilisés afin de traiter les données historiques acquises par les satellites depuis 1997. Une multitude de données sont collectées le long des côtes marines, telles que les réactions des eaux à différents stimuli, les températures, les taux de CO2… À partir de ces connaissances, les algorithmes sont programmés pour identifier les tendances et calculer les effets probables des pressions naturelles sur les eaux côtières. 

Ces recherches peuvent avoir de réels impacts sur notre compréhension du cycle global du carbone et de l’impact du réchauffement climatique sur ce dernier, et par conséquent sur l’économie et la société. Parce que défendre l’écosystème de carbone bleu, c’est protéger les poumons bleus de la Terre. À travers l’exemple du projet de recherche CO2COAST, il parait indéniable que les avancées scientifiques et technologiques sont fascinantes. 

Paula Wattebled, alternante en communication pour la Service Culture scientifique de l'Université de Picardie Jules Verne.