Les activités humaines sont la clé des invasions de plantes exotiques dans les écosystèmes froids

Publié par Gabrielle ORIA Université de Picardie Jules Verne, le 8 décembre 2016   2.2k

Une découverte cosignée par le laboratoire EDYSAN « Écologie et dynamique des systèmes anthropisés » (UPJV / CNRS) et publiée dans la revue « Proceedings of the National Academy of Science » (PNAS)

Les résultats de cette étude scientifique impliquant Jonathan Lenoir, un chercheur du laboratoire EDYSAN (UPJV / CNRS), sont sans appel : la pression anthropique liée aux activités humaines (chemins de randonnées, voies de circulation et autres infrastructures liées à l’homme...) est la clé pour assurer l'installation de plantes exotiques envahissantes dans les régions polaires et alpines. En l'absence de ces perturbations humaines, et malgré la présence d'autres facteurs favorisants, les plantes exotiques échouent à coloniser ces territoires extrêmes. Publiés dans la très renommée revue « PNAS », ces travaux menés sur plusieurs continents vont permettre d'améliorer considérablement la gestion et la préservation des écosystèmes froids à l'échelle mondiale.

Pour déterminer quels sont les facteurs favorisant les invasions de plantes exotiques dans les régions polaires et alpines, une équipe d’écologistes d’Europe et d’Amérique du Sud a mis au point un dispositif expérimental unique le long de plusieurs gradients d’altitudes de l’extrême nord de la Scandinavie à l’extrême sud de la Patagonie, couvrant ainsi les antipodes les plus froids du globe.

Au sein de ce dispositif, les chercheurs ont fait varier plusieurs facteurs, en plus de la température via l’altitude, comme l’intensité des perturbations humaines, l’apport de nutriments azotés et la quantité de graines semées d’espèces connues pour être envahissantes. Ils ont ainsi pu déterminer la contribution de chacun de ces 4 facteurs dans la propagation d’espèces exotiques envahissantes.

Les résultats obtenus montrent que la pression anthropique liée aux activités humaines est la clé pour assurer la germination, la croissance, la floraison et donc l’installation des plantes exotiques envahissantes dans ces écosystèmes froids.

Cette étude soulève l'urgence de mettre en œuvre des stratégies de gestion de ces écosystèmes limitant les perturbations humaines à hautes latitudes et altitudes, pour diminuer le risque d’invasions par les plantes exotiques et ainsi préserver la biodiversité unique de ces écosystèmes dont l’altération pourrait perturber les échanges gazeux entre atmosphère et biosphère.

Pour en savoir plus, téléchargez le communiqué de presse et la publication scientifique ci-contre.