Du foin à l’herbe fraîche. Quand ce que nous mangeons dépend de l’alimentation du bétail !
Publié par Johana Costes, le 3 mars 2023 730
La consommation de produits laitiers est aujourd’hui très répandue, de nombreux dérivés existent et nous les consommons quotidiennement depuis nos premiers jours de vie. C’est une source de vitamines très importante et notamment dans certaines régions du monde où sa consommation est très répandue.
Près d’ un millénaire avant J.-C. le lait de chèvre et de brebis était déjà utilisé par les grecques pour faire du fromage.
Aujourd’hui, que ce soit sous forme de fromage, de beurre, de yaourt, de crème ou autre, les produits laitiers constituent un apport calcique mais aussi vitaminique important dans l’alimentation humaine.
Vitamines et caroténoïdes, qui sont-ils !?
Alors que le débat est toujours ouvert par les scientifiques et médecins du monde sur les quantités journalières de produits laitiers dont nous avons besoin, une récente étude a mis en avant les apports en vitamines et en caroténoïdes du lait de chèvre.
Les vitamines sont des substances qui n’apportent aucune énergie mais qui confèrent des propriétés indispensables au fonctionnement de l’organisme humain. Elles vont jouer un rôle dans son fonctionnement et son entretien (vision, système musculaire, immunitaire et nerveux, coagulation du sang.. et la liste est encore longue !).
Les caroténoïdes, eux, sont des pigments que l’on retrouve dans les végétaux et certains légumes tels que les carottes. Ils vont agir en tant qu’antioxydants mais aussi permettre la synthèse de vitamine A qui est primordiale pour les mécanismes de la vision notamment, mais aussi pour le renouvellement des tissus, la croissance des cellules etc…
Quelles conditions d’étude ?
Cette étude visait à comparer la quantité de vitamines et caroténoïdes dans les laits de chèvres de différents troupeaux. Plusieurs variables entraient en ligne de compte : le régime alimentaire principal du troupeau, la race des animaux, la saison, la gestion de la reproduction et de la lactation.
Le principal facteur faisant varier les quantités de vitamines dans le lait était le régime alimentaire des chèvres ; les chèvres nourries d’herbe fraîche au pâturage avaient un lait davantage enrichie en vitamine et en caroténoïdes que le lait des chèvres nourries au foin ou à l’ensilage.
Concrètement, quelle différence ?
Cela pouvant aller jusqu’à +74% de vitamine E pour les chèvres nourries au pâturage par rapport à celles nourries au foin ! On observe aussi entre autres +33% de vitamine B6 et 57% de vitamine A.
Cela répond à une demande grandissante des consommateurs concernant les conditions de vie des animaux ; en plus de l’apport nutritionnel plus intéressant, les consommateurs sont de plus en plus soucieux d’un accès à l’extérieur suffisant pour les animaux d’élevages.
Cette étude vient alors en appui à cela et confirme l’intérêt que nous avons à laisser paître les animaux dans des pâturages d’herbe fraîche !
Qu’en est-il pour le lait de vache ?
Cependant, des études plus anciennes avaient relevé les quantités de vitamines dans le lait de vache en fonction de différents facteurs. Les résultats étaient alors bien supérieurs à ceux obtenus pour le lait de chèvre et notamment pour la vitamine B12. Celle-ci étant indispensable à notre fonctionnement car elle participe, entre autres, à la formation des globules rouges, responsables du transport de l’oxygène dans notre corps.
Elle est aussi introuvable en quantité suffisante dans les aliments d’origine végétale. Il est donc primordial pour les personnes suivant un régime alimentaire végétarien de prendre en compte la source du lait qu’ils consomment.
Cet article a été rédigé par Johana Costes, étudiant(e) en Master 1 MEEF Education à la Santé et au Développement Durable à l’INSPE d’Amiens.
Source de l’article original : “Impacts of production conditions on goat milk vitamin, carotenoid contents and colour indices”, C. Laurent et al. (2023)
doi : https://doi.org/10.1016/j.animal.2022.100683
Source du visuel mis en avant : “ Du foin à l’herbe fraîche“, Johana Costes
Source de l'image mise en avant : artellliii72 via Pixabay